La Petite Faiseuse de Livres - ASCENDANCE OF A BOOKWORM Tome 1 / Light-Novel

 Annoncé en même temps que "La Petite princesse et la Forêt Enchantée" et "I'm in Love with the Villainess", La Petite faiseuse de Livre est à ce jour la licence la plus populaire acquis par les éditions Lanovel. Bientôt une trentaine de tomes au japon et toujours en cours, adapté en manga (disponible aux éditions Ototo) puis en animé (disponible chez Crunchyroll - 2 saison, une troisième ce printemps), Ascendance of a Bookworm a su réunir une fanbase conséquente un peu partout dans le monde, notamment en France.

Alors ? Le support d'origine est-il aussi bon que ses adaptations et ses fans le laissent entendre ? Franchement, la question est rhétorique. Évidemment !

Synopsis : Motosu Urano, une étudiante amoureuse des livres venant d'être diplômé meurt dans un tremblement de terre, sous une pile immense de livres. Elle se réincarne alors dans un monde avec un niveau d'alphabétisation très bas, où les livres sont des ouvrages limités seulement à la noblesse. Réincarnée dans le corps de Maïn, une jeune fille de 5ans, souffreteuse, d'un soldat modeste, elle ne peut donc pas accéder aux ouvrages dont elle raffole tant.

Comment faire pour lire quand les livres sont inaccessibles ? On doit tout simplement en écrire soi-même. Maïn va donc essayer de créer ses propres livres pour assouvir sa soif de lecture et, en attendant, améliorer son hygiène de vie.  

Enfin un isekai avec un véritable univers ?

Il convient d'abord de rappeler que le titre est un isekai. Comprenait que le personnages se réincarne dans un autre monde, généralement de fantaisie où il devient surpuissant tout en menant une vie meilleur qu'auparavant. Cependant tout cet aspect médiéval-fantastique n'y est bien souvent qu'un décor sans profondeur, très interchangeable d'une œuvre à l'autre.

Tel n'est pas le cas dans cette œuvre. La petite faiseuse de livre prend ainsi un vrai parti en nous présentant un monde médiéval très cru et en réincarnant notre héroïne en petite fille maladive d'une famille pauvre et illettrée.

Pas de magie donc, mais de la crasse, des puces et des tripes (bah oui, pour avoir ses saucisses faut bien tuer le cochon). Bref, des choses qu'une jeune personne ayant vécu dans le luxe ordinaire de la modernité ne saurait tolérer. De quoi avoir quelques haut-le-cœur sans que ce sois non plus aussi infâme que dans le Sorcelleur.

Le point positif supplémentaire de cette description environnemental est son lourd impacte physique et psychologique sur notre héroïne. L'auteur prend bien son temps pour expliquer pourquoi tels ou tels habitudes moderne n'est pas possible ici (argent, méconnaissance, a priori sur certaines pratiques, etc) et comment certaines pensée trivial d'Urano sont en inadéquation totale avec les propre pensées de son entourage. Cela donne en conséquence une certaine saveur à l'œuvre lorsqu'elle tente, du haut de ses 6ans, de recréer, avec les moyens du bord, des produits du quotidien ou tente encore de changer les habitudes bien encrées de sa famille.

Grâce à ce point de vue et ces difficultés, le monde présenté en devient donc très crédible. Et ce, même avec les petites touches de fantaisie que l'auteur s'amuse à égrené çà et là.

Un personnage principal prometteur

Nous l'avons vu, L'univers dans lequel se réincarne Maïn est loin d'être son monde idéal. Pour elle qui ne vit que pour la lecture et les livres, se retrouvé au sein d'une famille - de toute une classe social même - pauvre et illettrée tient de la pure torture. Les lettres sont tellement absentes de sa nouvelle vie qu'elle en vient même à douter d'un système d'écriture dans ce monde. Intolérable !

Si intolérable qu'une détermination sans pareil va commencer à l'habiter, faisant changer, petit à petit, son entourage et ses ambitions.

Un corps tout faiblard ? Faisons de l'exercice. Aucun produit d'hygiène ? Suffit d'en fabriquer des rudimentaires. Pas de livres ? Des milliers d'années d'histoire de l'écriture donnent pléthore de techniques utiles à la réalisation de supports adéquats. Bref, La Petite Faiseuse de Livres se transforme parfois en tuto YouTube. Très amusant et pertinent ! Surtout avec notre héroïne en présentatrice.

Ainsi, entre nombreux échecs et quelques beaux succès, Maïn, en un seul volume se déroulant tout de même sur près d'un an, montre un caractère bien trempé ainsi qu'une sympathique évolution. Tour à tour franchement désagréable, égoïste, casse-pied autant pour sa famille que pour le lecteur, son envie littéraire est néanmoins si sincère que l'on passe facilement outre tout ses défauts. Un personnage très humain donc, qu'il sera agréable de suivre.

Enfin, les personnages secondaires qui se dessinent et forment le nouveau quotidien de cette petite fille pas comme les autres sont, eux aussi, plutôt rafraichissants. Entre la famille qui aiment mais mésestiment gravement leur fille, les enfants du voisinage plus morfal les uns que les autres et un sympathique collègue de son père, la nouvelle vie d'Urano est bien animée. Sans compter que certains d'entre eux pourront s'avérer de précieuses aides dans ses plans futurs.

Conclusion : Une bonne première impression

Ce premier tome de La Petite faiseuse de Livres, en ayant su se démarquer de toute la tripotée d'isekai souvent bancale que l'on a pu voir ses dernières années, fut un petit coup de cœur bien sympathique.

Plus complet que l'anime - et possédant des chapitres très intéressant qui ne furent tout simplement pas adaptée - et couvrant évidemment bien plus que le manga tout en abordant davantage de choses, le light-novel est donc à recommander à tout les fans de la licence, à ceux qui souhaiterait la découvrir ou s'essayer à un médiéval-fantastique accessible.

Bref, une œuvre qui se lit avec plaisir, qu'importe si vous êtes néophyte du genre ou déjà aguerrie

→ Critique du tome 2 : ici