Danmachi, la légende des familias tome 11 (Light-Novel)

Plus l'auteur avance dans son histoire, meilleur Danmachi devient. Avec ce tome 11, Fujino Omori atteint un nouveau stade dans son histoire et vient parachever de façon magistrale ce qui est, pour moi, la deuxième partie de son œuvre. 

Nous commençons donc ce tome 11 quelques jours après les événements du 10. Un court laps de temps permettant à toute la cité labyrinthe d'entendre ce qu'il s'est passé et de connaitre les agissements de notre jeune héros. Comme attendu, notre lapin blanc chute alors de son état de grâce post-WarGame pour devenir la cible de la haine et de la colère des habitants de la ville. Une chute d'autant plus terrible qu'elle entraine, dans son sillon, tous les autres membres de la familia d'Hestia. 

Mais même s'ils sont conspués et rejetés, nos jeunes amis auront encore fort à faire. Car si la catastrophe a été évitée, la situation des xénoi est encore extrêmement précaire. Piégé dans la ville, sans moyens d'en sortir ni de retourner dans le donjon, le jour de leur découverte, et donc de leur massacre, ne fait que se rapprocher inexorablement. 

Si l'objectif qui va guider tout ce tome est donc simple, le chemin pour y parvenir sera des plus complexe. Non seulement la familia Hestia est surveillée par tous mais la Familia Loki, rien de moins qu'une des deux plus puissante familia de la ville, a, de son côté, complétement bouclé le quartier de Daidalos. Une situation inextricable que l'auteur saura mettre à profit pour nous livrer une bataille épique où les coups de force les plus grandioses se succéderont aux manipulations les plus fines. 

Cependant, ici, pas de manichéisme. Que ce soit les enfants de Loki ou toute ces autres factions qui viendront agir dans l'ombre, toute ne font que suivre leur idéal et leurs ambitions. À l'instar de Bell et sa familia, ils font ce qu'ils pensent être le mieux pour eux et leurs proches. Une ambivalence bienvenu qui, couplé au rythme effréné des événements, rend extrêmement difficile de poser le livre avant d'en être arrivé à la dernière page. 

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce tome comme le fait qu'Hestia n'est pas qu'une loli laitière et qu'elle peut se comporter comme une véritable déesse ou encore comment l'auteur met brillamment en avant la force des liens que Bell a su tisser au cours des 10 premiers tomes et la façon dont cela va le faire évoluer, va le faire grandir (on y reviendra dans la review du tome 12, rassurez-vous). 

Mais ici, on va se concentrer sur ce qui occupe la grande majorité du volume : une grande bataille sur plusieurs fronts, aux multiples acteurs, objectifs et ramification.

Une bataille qui, bon sang, qu'est-ce qu'elle est intelligente et bien mené. Une véritable masterclasse résultant de sa narration, bâti en miroir au tome 10, de la multiplicité de ces points de vue et de l'utilisation éminemment cohérente des personnages de son cast.

Bell va avoir fort à faire dans ce tome face à sa charmante, mortelle et inflexible idole 

L'aspect miroir : Je l'avais déjà dit dans ma review du tome précédent, mais Bell, s'il gagnait plus ou moins ses combats dans le tome 9, perdait sur le plan personnel, ne reprenant jamais la situation en main. Il n'y avait pas vraiment de cause à cela sur le moment, mais ce volume vient nous montrer l'inverse. 

Si Bell était alors si démuni, c'est parce qu'il était seul. Bien-sûr, Fols et Lido était ses alliés, mais seulement de circonstance. Notre jeune héros était totalement séparé de ses compagnons de la familia d'Hestia et de ses alliés plus traditionnel. 

Seul, et malgré sa croissance exceptionnelle, Bell est impuissant. Et c'est normal. Qu'est-ce qu'un homme seul, aussi puissant soit-il, peut-il faire contre des organisations entières qui conspirent à son insu. Cette fois, en étant entouré d'allié, Bell peut combattre à armes égales ses ennemis et renverser la situation. Il peut faire prévaloir ses idéaux, qu'importe l'issu du combat.

Cohérence des personnages : Danmachi à une tripotée de personnages et nous savons tous quels problèmes cela peut poser : des personnages qui, une fois leur arc terminé, se fondent dans le décor, se désincarnent et deviennent interchangeable, l'auteur n'arrivant plus à leur trouver une utilité, une fonction propre. 

Mais Fujino Omori n'est pas comme ça. Chacun de ses personnages à un rôle qui lui est propre autant par ses capacités que par sa personnalité. Et lorsqu'un événement aussi gigantesque que la bataille dont nous somme témoin survient, c'est là l'occasion pour lui de les faire briller, chacun d'une manière différente, mais toujours en respectant qui ils sont. Chacun des actes des personnages est en adéquation avec ce qu'il peut faire. Il n'y a pas de grande montée en puissance avec un power-up sortit de nulle part qui va permettre de complétement retourner la situation. 

Non, c'est en exploitant au mieux les capacités et les talents dont ils sont pourvu, en réfléchissant à comment les utiliser au sein de l'équipe et en acceptant leurs propres limites que nos héros vaincront. Et avec classe, s'il vous plait, parce qu'être limité ne veut pas dire ne pas pourvoir briller. Parfois, même, ce sont bien les plus faibles, tel que Lili, véritable héroïne de l'ombre de cette guerre, qui sont les plus essentiels à la réalisation d'un plan. 

Enfin, lorsqu'il est temps de se castagner, de faire face, mon dieu que c'est épique. Logique et épique. Que ce soit Mikoto, Welf ou même Haruhime, chacun est tellement classe. Mais bien-sur, le plus grand d'entre eux, c'est bien Bell. Deux combats, deux adversaires différend mais tout deux grandiose et poignant. Des joutes à la portée presque mythique qui viendront bouleverser les fondations même du personnage.

Points de vue multiples : Comment faire briller au mieux ses personnages ? Les voir se battre, d'un point de vue externe, est sympathique mais les avoirs comme narrateurs est encore mieux. Avoir accès à leur doute, leur volonté, leur détermination est vraiment captivant. Ce ne sont pas juste des pions sur un échiquier mais de véritables combattants mettant en jeu leurs idéaux. Et ce n'est pas uniquement le cas des héros.

Les adversaires ne sont, eux aussi, jamais de simple ennemis unilatéraux, animé par une seule volonté simpliste ni ne sont un groupe monolithique. Chacun à sa propre manière de voir les choses, que ce soit les combattants ou leur commandant. En cela, toute la partie au côté de Finn, capitaine de la familia de Loki et leader de la répression contre les Xenoi est véritablement génial. Et que dire de Thiona, une de ses meilleures combattantes pourtant prête à faire le même choix que Bell, son ennemi. Ce personnage mériterait plus d'apparition (dans la série principale j'entend)

Conclusion 

Ce onzième volume de Danmachi est un sans faute venant se hisser facilement au rang de meilleur tome - au côté du 6 - de la série. 

Le rythme est ultra dynamique, la narration est maitrisée et les combats, spectaculaires. Même lorsque j'ai craint une certaine redondance, une certaine prévisibilité, l'auteur à réussi a me surprendre. Et c'est sans doute là tout son art : placer les bons événements aux bons moments de sorte à ne jamais ennuyer.

Critique des autres tomes → Tome 9 : ici / Tome 10 : ici / Tome 12 : ici