Danmachi, la légende des familias tome 12 (Light-Novel)

Après trois tomes passés à s'occuper du "problème" Xenoï, à se faire malmener, houspiller pour finalement revenir en grâce, Bell et ses compagnons finissent enfin par reprendre leur vie de tous les jours. Du moins, seulement en apparence. 

Difficile de passer après un arc qui fut aussi long qu'excellent. Les enjeux furent nombreux, les personnages ont beaucoup évolués et l'intrigue a pris un grand tournant. La charge de ce douzième tome était donc lourde : se renouveler, relancer l'intérêt de l'œuvre après un arc très dense mais, surtout, concrétiser sur le long terme l'impact qu'a eu l'incident Xenoï sur ses protagonistes.

Alors ? Danmachi a t'il réussi là où tant d'autre ont échoué dans cette tâche ? Oui, un énorme OUI même.

Une transition nécessaires à la suite du récit

Ce tome 12 est donc un tome de transition. En conséquences, ne vous attendez pas à ce que l'histoire avance à grand pas. Ici, Ômori laisse l'intrigue principale de côté pour se concentrer sur les deux choses qu'il sait faire le mieux : développer ses personnages et écrire des combats épiques dans le donjon. 

Car oui, après avoir été mis de côté un bon moment, le Donjon - et ses innombrables dangers - revient sur le devant de la scène. 

La familia d'Hestia voyant son rang augmenté - grâce à une nouvelle montée de niveau de Bell -, elle entre officiellement au sein des organisations détenant une certaine puissance et devant donc faire face à certaines responsabilités, la première d'entre elle étant de fournir des résultats. Autrement dit, de faire honneur à son rang en plongeant plus profondément dans le donjon. L'objectif ? Ramener des ressources, évidemment. Faut bien faire tourner l'économie de la ville. Mais aussi faire progresser la familia dans son ensemble. 

C'est là, justement, que ce tome prend tout son sens, qu'il démontre son utilité. Car c'était quelque chose qui me chiffonnais depuis pas mal de temps : l'énorme différence de niveau entre Bell et ses compagnons. Alors oui, le héros étant au cœur du récit, c'est à lui qu'arrive toutes les aventures les plus folles, le faisant progresser en conséquence. Cependant, l'univers est construit de telle façon que, si la force individuelle est primordiale, celle-ci ne peut pleinement s'exprimer que lorsqu'elle est au sein d'un groupe. 

Le donjon est bien trop dangereux pour qu'une personne unique, si forte soit-elle, puisse s'en sortir seule : une envergure telle que personne ne là encore jamais entièrement exploré, des floppées de monstres qui apparaissent n'importe quand, l'usure des armes, des potions limitées ... Bref, l'efficacité de l'exploration solo à tôt fait de trouver ses limites. Dans ces conditions, un groupe est nécessaire mais, là encore, apporte de nouvelles problématiques comme le risque d'être un poids mort pour le héros si son niveau global est trop bas. 

Bell est véritablement passé de l'enfant un peu naïf et immature à un jeune homme charismatique, réfléchi, connaissant ses points forts et points faibles. Mais, aussi fort soit-il, Bell ne peut pas, ne peut plus, porter le groupe à lui seul.

Si Ômori avait jusque-là réussi à pallier la faiblesse relative des autres membres en utilisant intelligemment leurs capacités, leur nouvel objectif ne pourra se faire si leur force brute global n'augmente pas significativement. Il était donc grand temps que Lili, Welf et compagnie passe, eux aussi, à un niveau supérieur. Et avec ce qu'ils ont vécu dans ce tome, aucun doute, les montée de niveau vont bientôt pleuvoir.  

Une épopée haletante au service du développement de personnage 

L'épopée dans le donjon va donc servir, dans ce tome, de squelette autour duquel le récit s'articulera. Du début à la fin, de la préparation à leur repli, l'auteur nous fera vivre toutes les phases de la première expédition de longue durée de la familia Hestia et ses alliés. 

Car, oui, il va y avoir du monde. Entre les alliés de longue date Oka et Chigusa, les deux nouvelles membres de la familia de Miach - Daphné et Cassandre - ainsi qu'Aisha, plantureuse amazone de niveau 4, il en a pour tout le monde. Et tous auront droit à leur petit moment de gloire un peu badass ... sauf peut-être Daphné, dommage. 

Enfin, à ce cast aussi fourni que bien exploité viennent s'ajouter les menace du volume : le donjon, véritable personnage à part entière, et un monstre irrégulier, aussi puissant qu'il est sadique. Leur mélange donne une traque mortelle, dérangeante et viscérale, où coups fourrés et embuscades parviendront à mettrent dos au mûr nos aventuriers, aussi bien physiquement que mentalement.

Pour espérer survivre à ces menaces, chaques personnages devra puiser dans ses ressources, encore et encore, se dépasser plus que jamais au risque de rompre. Alors, chacun se dévoile, s'impose dans un rôle prit de sa seule volonté : 

  • Bell : l'avant-garde à la fois rapide et puissant, le fer de lance de la familia. Conscient de ses limites intellectuelles, il délègue le commandement du groupe pour devenir la lame qui ouvre la voie. 
  • Welf : celui qui dispose de la plus grande puissance de feu de toute la familia. Il sauve absolument TOUT le monde, non par ses talents d'aventurier, mais par ses qualités de forgerons. Sans son travail, tout le monde meurt.
  • Haruhime : absolument aucune capacité de combat mais, paradoxalement, le dernier rempart du groupe. Dans les situations désespérées, tous s'en remettent à elle. 
  • Mikoto : ultra polyvalente, elle est capable d'assumer plusieurs rôles dans un même groupe et ce, en même temps. Vigie gardant un œil sur tous les monstres du coin, même ceux cachés, elle combat en même temps comme soutien longue distance, mi-distance ou mi-distance/avant-garde. Malgré son seul niveau 2, les techniques qu'elle a poli aux cours des années en font une guerrière bien plus puissante qu'il n'y parait.
  • Liliruca : consciente de sa faiblesse générale et de son manque d'utilité depuis l'apparition d'Haruhime, notre petite porteuse préféré est consciente qu'il lui faut changer, se réinventer. Sa seule arme : son esprit vif, pragmatique et calculateur. Cerveau de la familia, elle en était déjà plus ou moins la stratège mais, après l'incident du volume précédent les opposants à Finn, capitaine Prum de la familia Loki, c'est l'évidence. Sa place ? Au commandement. Sa contribution ? Porté la vie de ses compagnons sur ses épaules. De ces décisions dépendront à présent la vie et la mort de ses camarades. 

Conclusion

En mettant de côté l'intrigue principale le temps de ces 250 pages, beaucoup de choses sont ainsi dites, des interrogations s'éclaircissent et de potentielle problème futur sont désamorcés. 

Également, entre la merveilleuse découverte du royaume de l'eau et l'enchainement de situations toute plus mortelles les unes que les autres, le douzième tome de Danmachi ne manque clairement pas d'action Néanmoins, c'est paradoxalement en prenant le temps de montrer l'impact que les événements précédents ont eu sur eux, l'évolution de ses personnages et comment cela se retranscrit dans leur être qu'Omori réussit à livrer une aventure ne laissant clairement pas au lecteur le temps de souffler. 

Tout juste excellent, ce douzième opus vient ainsi se placer parmi les touts meilleurs de la série, au côté des tomes six et dixième. 

Critique des tomes précédent → Tome 9 : ici / Tome 10 : ici / Tome 11 : ici