Looking Up to Magical-Girl tome 1 et 2

Il fut un temps où le genre du magical-girl ne me faisait plus penser qu'aux dessins-animés de mon enfance. Winx, Mew-Mew Power, Sailor Moon, etc. Nous les avons tous connu, de gré ou de force. Je n'avais donc plus que l'image de jeunes filles aux pouvoirs magiques se battant contre le mal et accompagné par une adorable mascotte sans grande profondeur. 

Mais tout changea avec la licence Yuusha de Aru qui m'introduisit à un nouveau monde : celui des reverse magical-girl. Des séries qui prennent le concept de base et le torde pour offrir des histoires souvent plus sombres - parfois un peu pour rien, faut le dire -  ou délurés et dont l'opposition entre la pureté immaculée de ces filles magiques et la brutalité de ce qui leur arrive provoque une étrange attraction. 

Looking Up Magical Girl vient donc s'inscrire dans cette veine sauf qu'ici, notre héroïne, Utena, n'est pas une jeune fille au cœur pure choisi pour affronter Enormita, l'organisation maléfique de son monde Non, Utena est une jeune fille renfermée, fan des Tres Magia (les fameuses magical-girl de la ville) et qui va malencontreusement se faire piéger par une adorable mascotte pour rejoindre la dite organisation maléfique. 

Notre héroïne est donc du côté des méchants, à son grand dam, et va devoir se battre contre ses idoles mais ... et si ce n'était pas si mal en fait ? Car Utena n'est pas "juste" fan de ces héroïnes, elle aime les voir souffrir. C'est une sadique refoulé qui, armée de sa cravache magique, va enfin pouvoir laisser libre cours à tous ses désirs.

Si elle se montrera d'abord hésitante, se laissant entrainé par les événements il ne lui faudra pas longtemps avant de prendre goût au combat et à la domination. Devenant très vite accro à ses petits moments privilégiés avec ses adorables ennemis, nous assisteront alors à une déferlante d'attaque et pratique SM délicieusement mis en scène et toujours plus osé. Attention, la météo indique une tornade de vêtements déchirés couplés à une pluie de cire chaude

Évidement, son évolution en tant qu'agent du mal se répercutera de manière significative sur sa vie de tous les jours - outre le fait qu'elle n'a plus le temps pour réviser. De jeune fille maladivement timide, l'acceptation de ses penchants et de sa personne conduira Utena à s'ouvrir. Que ce soit avec les filles de son école ou une de ses collègues maléfiques - après lui avoir fait gouter de sa cravache mais c'est une autre histoire - Utena commence à lier des amitiés. C'est adorable. Il se pourrait même qu'une âme de leader se cache en elle mais il faudra encore attendre un peu pour voir ça.

Mais ce n'est pas la seule à qui la luxure et le vice font de l'œil. En effet, vers qui les sombres penchants de notre héroïnes se tourneraient-ils s'il n'y avait pas en face d'elle ces apôtres du bien et la lumière ? 

Appelé Tres Magia, Magenta, Azur et Sulfure sont les trois magical-girl affrontant les démons créés par Enormita dans le but de conquérir le monde. Et si, au départ, on peut se dire qu'elles ne sont que platitude et serviront uniquement de punching-ball à notre anti-héroïne, il n'en est rien. Si chacune est animée d'un idéal de justice - plus ou moins -, toutes trois se révèlent assez différentes des stéréotypes - surtout Sulfure.

Entre une exhibitionniste qui se découvre, une masochiste qui tombe de plus en plus sous le charme des sévices qu'elle subit et une sadique en puissance bien bourrine et colérique, ces Tres Magia sont, individuellement, très intéressante à suivre. Elles le sont cependant beaucoup moins lorsqu'elles sont réunie, devenant le cliché parfait des magical-girl (il ne faudrait pas faire fuir les sponsors).

Enfin, parlons un peu la construction de l'œuvre et de son univers. 

Globalement, chaque chapitre sera centré sur un personnage - du côté du mal ou du bien - et un affrontement d'Utena - qui sera plus tard accompagné de collègue du mal - contre les héroïnes. 

À travers elles, c'est une multitude de pouvoirs que nous découvrirons. Les Tres Magia peuvent, par exemple, se battre avec leur baguette mais aussi avec des armes en lesquels se transforme ces dites baguettes. Utena peut transformer tout et n'importe quoi en outil SM tandis qu'une de ses acolytes pourra se servir ... d'une maison de poupée. 

Bref, c'est assez varié pour être divertissant, chaque chapitre se voulant être un petit sketch, même si le fil rouge de l'histoire est encore assez ténu. Le troisième tome devrait d'ailleurs faire avancer les choses de ce côté-là. Nécessaire car continuer ainsi pourrait devenir redondant. 

Enfin, notons que, le cast étant exclusivement féminins, les vibes yuri (romance lesbienne) sont très fortes - pour mon plus grand plaisir - et est totalement assumé. Est-ce que ça ira plus loin que le simple gimmick ? J'espère fort, mais ne vous attendez pas non plus à un réel message sur l'homosexualité.

Du côté de l'univers par contre, c'est très prometteur. Si l'aspect SM de l'œuvre n'a pas encore laissé beaucoup de place pour son approfondissement, l'auteur nous esquisse déjà un certain background (le côté image et marchandising autour des Tres Magia) et laisse de belles pistes pour la suite, notamment autour du plan de conquête du monde qui pourrait ne pas être le réel objectif d'Enormita. 

Alors, On lit ou pas ?

Si vous aimez les reverse magical-girl, le détournement absurde de ce genre ou encore le sadomasochisme alors cette œuvre est faite pour vous. Ce n'est pas forcément toujours drôle mais c'est bien barré. Assez, en tout cas, pour vous laisser prendre au piège de cet univers et accompagné Utena dans son quotidien de sadique. 

Les sévices sont variés, les combats, dynamiques - mais pas toujours très lisible - et les dessins sont géniaux lorsqu'il faut retranscrire les émotions des personnages 

Par contre, si vous être mal à l'aise avec des filles (car elles ne sont pas majeur) en petites tenues, qui finissent à moitié nue et qui ont un très fort attrait pour ce genre de pratique sexuelle alors passer votre chemin. J'ai beau avoir adoré le délire, j'aurai moi-même grandement préféré qu'elles aient au moins 2ans de plus (même si je comprends bien que l'âge des héroïnes correspond aux clichés du genre, mettant essentiellement en scène des jeunes filles entre 13 et 16ans).